Un soir, je me décide enfin à franchir les portes du Dépôt, le plus grand cruising club de France à la réputation des plus sulfureuses.
Passé la caisse et le vestiaire, j’aperçois des escaliers menant au sous- sol que j’emprunte directement, la musique se fait plus sourde, la lumière change, l’obscurité se teinte de rouge…Décor de chantier, brut, industriel, froid. Ambiance cave, parking sur fond d’électro.
Des mecs me frôlent, me scrutent, on me regarde droit dans les yeux avec insistance, me voilà dans un couloir avec des portes, ce sont des cabines, certaines fermées, d’autres ouvertes… À l’intérieur de l’une d’entre elles, un mec à genoux sur une banquette, dos à la porte, pantalon et slip baissés, offrant son cul sans pudeur au premier venu…
J’avance lentement, un autre couloir qui débouche sur une sorte de labyrinthe avec toujours ces cabines. On dirait un peu un train fantôme, c’est l’impression que cela me fait.
Les mecs tournent énormément, se suivent, se regardent, il y a tous les styles, tous les âges, des beaux, des moyens, des moches, des looks lambda, branchés, cuir, SM, harnais, racailles de cité, il y a d’ailleurs beaucoup de rebeus style banlieue dont on ne soupçonnerait pas une demi-seconde leur homosexualité.
C’est une certaine atmosphère, un peu pesante, un peu excitante, un peu glauque, on sent le vice, clairement. Et ce vice m’attise.
Au détour d’un couloir, j’aperçois une salle dont l’entrée est recouverte de filets de camouflage, comme sur les jeeps dans les films de guerre, ça rentre, ça sort, j’ai la nette impression que le nerf de la guerre se trouve ici.
Je pénètre dans une backroom, encore plus sombre, juste des petites lumières rouges au plafond, tout autour : des alcôves dans le quasi noir complet, j’ai d’abord beaucoup de mal à distinguer les différentes silhouettes, il faut bien trois minutes à mes yeux pour s’habituer à cette obscurité.
Il fait chaud, il y a du monde, juste à côté de moi, un mec dont je ne vois pas la tête, jean en bas des chevilles, les mains contre le mur, se fait prendre violemment par un grand mec vêtu d’un survet Lacoste et une paire de TN aux pieds. Bien que tout se fasse ici entre adultes consentants on dirait un viol, le petit mec à l’allure si frêle et BCBG se fait insulter et cracher dessus.
Plus c’est hard et plus il a l’air de prendre son pied.
C’est la première fois de ma vie, que je vois des gens baiser en live à côté de moi, c’est à la fois excitant, impressionnant, déstabilisant.
Niveau cul, je suis assez novice, je n’ai pas fait grand- chose, au collège je suçais régulièrement un mec de ma classe après le sport dans un parking ou après les insupportables et soporifiques cours de catéchisme de ce putain de collège privé, mais à part ça, rien…
Tout autour d’eux s’est formé un groupe de mecs, toutes bites à l’air se branlant en admirant le spectacle.
Un vieux se baisse et suce le passif, ce dernier se laisse faire, c’est dégueulasse, je m’éloigne, on me touche, je sens des mains, sur mes bras, mon entrejambe, mon cul, je les retire gentiment, ça fait partie du jeu, manquerait plus que je m’offusque, nous ne sommes pas à Disneyland. Quoique, un Disneyland pour adultes alors.
Je fais le tour de la backroom, j’entends des râles de plaisir, hyper masculin, des bruits de va et vient, le son des claques sur les fesses, une odeur de poppers, de parfum, de transpiration…
Un petit beau gosse style étudiant hétéro de 20 ans maximum se fait carrément doigter par un musclor en cuir, j’enjambe un mec en jockstrap qui lèche les baskets d’un autre, c’est comme si j’étais entré dans un film porno.
Direction le bar, je m’enfile une vodka redbull, là je suis bien, beaucoup plus détendu, j’ai besoin d’en voir plus, et j’ai grave envie de baiser.
À nouveau dans l’un des couloirs, je passe devant une cabine, à l’intérieur se tient un mec d’une trentaine d’années, debout, bien droit. Son crâne est rasé, il est torse nu, buste imberbe, musclé sec, 501 moulant, look de skinhead, Doc Marteens aux pieds et grosse bite sortie de la braguette, il se branle lentement, je me pose devant lui, et le regarde droit dans les yeux.
D’un coup, il me chope le bras et m’attire dans la cabine, referme la porte, me met à genoux et m’enfonce sa bite dans la bouche. Je le suce, il approche un flacon de poppers de ma narine droite et de la même main avec son pouce me bouche la gauche, je prends une grande inspiration, ça monte très vite, bouffée de chaleur, excitation décuplée.
Dès lors je me révèle être une grosse chienne qui gobe sa queue et s’applique pour le satisfaire.
Réaliser que nous sommes en pleine nuit au Dépôt, que je suis dans une cabine très sombre en train de pomper un inconnu avec lequel je n’ai pas échangé le moindre mot, ni ne connais son prénom me plait énormément.
Mon partenaire me tend à nouveau la fiole de poppers, l’effet hyper sexualisant que ce liquide ultra chimique peut provoquer me paraît incroyable. J’avais déjà eu l’occasion de tester mais pas dans ce contexte, je sniffe à nouveau, re-coup de chaud, je redeviens encore plus salope qu’il y a cinq minutes mais je m’étourdis également.
Le mec accélère sa cadence, son gland cogne contre ma glotte, je le maîtrise afin de ne pas manifester un haut le cœur, il se branle frénétiquement dans ma bouche, de plus en plus vite, je sais bien ce qui va arriver et je me languis, il se raidit de plus en plus et dans un énorme râle me crache tout son foutre dans la bouche, le jet est ultra puissant, j’en ai plein la gueule, cela déborde à la commissure des lèvres, j’avale tout.
Il range sa bite, me tend un kleenex, me gratifie d’un sourire, je l’entends parler pour la première fois, « Bonne soirée, fais attention à toi ! » Il ouvre la porte et s’en va.
Alors là, pour une première fois, j’estime qu’il s’agit d’une bonne entrée en matière. J’essuie le reste de sperme que j’ai autour de la bouche à l’aide de mon t-shirt.
Encore à genoux au milieu de cette cabine, porte grande ouverte, je me branle et éjacule sur le sol.