Décidément, je peux enfin parler de liberté et de mon expérience de vie aujourd’hui. La drogue, l’alcool, non j’avais une addiction à autre chose : le sexe.
Tout a commencé quand j’étais au collège. Mon petit copain et voisin d’internat était mon premier partenaire sexuel. Du moins consenti. Quasiment tous les jours il fallait qu’on couche ensemble jusqu’à mes 15 ans où nous avons du rompre d’un commun accord. Ce fut déchirant de le voir partir pour ses études dans un autre coin de la France.
Mais ce fut aussi pour moi une sorte de naissance. Je commencais à explorer ma sexualité plus profondément. Ma famille adoptive, mon ex petit copain Thomas m’avaient fait oubliés d’où je venais. Ce fut l’été le plus douloureux pour moi au point même d’en faire une dépression. Moi qui pourtant est souriant en toute circonstance. Je me souviens des mauvais traitements et des sévices que je subissais avant d’en être arrivé là. Le départ de Thomas me faisait me sentir seul à nouveau. J’entrais au lycée seul alors que je m’imaginais rentrer avec lui. Peux importe ce que les autres disaient, tant qu’on était ensemble on pouvait surmonter n’importe quoi.
Cet été de 2 mois a été particulièrement toxique pour moi. Outre les plaisirs solitaire quotidien, je ressentais ce besoin d’entrer en lien avec d’autres personnes. J’ai commencé à fréquenté des sites de chatroulettes, un site de chat en ligne … j’ai commencé à faire des rencontres, à les multiplier. Puis c’est avant la rentré scolaire que j’ai commencé à vendre mon corps en voyant que certaines personnes étaient prêtes à vous donner des sommes folles.
Cette prostitution a durée de mes 15 ans à 19 ans. Période où je ne faisais pas simplement que coucher pour de l’argent, je ne faisais que mêler l’utile à l’agréable. Je multipliais aussi les rencontres avec des mecs sans que cela soit tarifé. À mes 19 ans, quand j’étais parti de Marseille pour Montpellier pour faire mon BTS immobilier la bas, j’avais déjà largement les moyens de me prendre une voiture et un appartement, j’avais aussi une très longue liste de conquête et techniquement au lit j’étais très rodé. Je jouais sur le côté twink asiatique et ma nature timide puis c’était une toute autre affaire quand je me retrouvais avec mon partenaire. Je n’avais pas froid aux yeux.
Sur le fameux site de chat, j’ai rencontré un homme : Patrick. Un daddy qui voulait absolument m’entretenir à Montpellier pendant mes études. Il m’a hébergé gratuitement pendant 2 ans et il m’entretenait en m’achetant ce que je voulais. Je devais en échange le satisfaire. Ça ne m’a pas empêcher de voir d’autres hommes et il le savait. D’ailleurs Patrick avait un goût très prononcé pour le candaulisme. Il aimait me voir le faire prendre par une autre personne puis passer juste après.
J’ai passé 2 ans chez lui. Je m’y étais un peu attaché du coup l’aurevoir était déchirant quand je suis retourné à Marseille mais on a gardé contact.
Quand je suis du coup revenu sur Marseille à mes 21 ans. J’étais revenu en terrain conquis. J’avais mon diplôme, un travail et même un appartement que j’avais acheté. Ma famille que je ne voyais que sur Skype ou alors physiquement pendant les fêtes. J’ai retrouvé Thomas également avec qui on est redevenus super proche au point de devenir des meilleurs amis. Jeanine et Josette comme on se surnomme. On etait également partenaire sexuel occasionnel. Non pas qu’on couche ensemble, mais il nous arrivait parfois de nous partager un mec.
Cette nouvelle vie commençait très bien pour moi. Mais je redescendais sur Marseille toujours avec ma soif de sexe. Le fait d’entrer dans la vie active pour moi m’a aussi permis de vivre ma sexualité sans limite. J’étais très actif et tous les jours je rencontrais au moins une personne. Les jours de repos, cela pouvait être plus.
Mon répertoire se remplissait vite. Entre ceux que je rencontrais, ceux avec qui je restais en contact. Au fil du temps. Je n’arrivais plus à me contenter d’un seul mec, il me fallait plus. Je rencontrais plusieurs mecs à la fois. Mon addiction était bien présente à ce moment là et ça n’allait qu’en empirant puisque j’ai également commencé mes premières tournantes. J’aimais ce coté « bout de viande » lâché au milieu de la meute de loup.
J’ai fini par commencer à voyager simplement pour satisfaire mes besoins insatiables de sexe. J’ai notamment été au festival Dore Alley a San Francisco où j’ai expérimenté le fait de me faire baiser sur une scène dans un club où également sucer une queue à l’entrée d’un magasin qui participait au festival. Une foule nous entourait c’était impressionnant.
La même année j’ai aussi effectué un voyage en Allemagne où j’ai pu découvrir une Auberge de Jeunesse gay où il s’y passait pas mal de choses. J’ai couché avec un mec la bas malgré le peu de temps où j’y ai été. Si j’étais à Berlin, c’était avant tout pour la foire aux lopes au Kit Kat Klub. Un des expériences les plus hard de ma vie.
Imaginez mon étonnement quand j’arrivais et voyait une centaine de personnes devant le club attendant son ouverture. C’était que des personnes actifs. Certain se branlaient discrètement dans la file d’attente. Puis pour nous les « lopes » on était à peine une vingtaine quasiment à vouloir relever ce défi. Ce soir là on etait déshabillés, il fallait choisir une cagoule qui nous empêchait de voir de couleur blanche pour ceux qui voulaient uniquement des rapports protégés et les cagoules rose pour ceux comme moi qui étaient ouverts aux rapports non protégés puis on était placé quelque part dans le club. C’était une expérience très hard.
Revenu sur Marseille. Peut être l’année suivante. J’avais 24 ans. J’atteignais peut être mon pic d’addiction au point où ça m’autodetruisait.
Je ne mangeais plus pendant la pause méridienne, car pour moi c’était la séance fellation. Car oui en dehors des rapports non protégés, la fellation à toujours été une de mes pratique sexuelle préféré et j’excelle en la matière sans vouloir me vanter. Il y avait un site de rencontre spécial pour ceux qui ne recherchait qu’une bonne fellation.
Le soir, ça s’enchaînait avec une rencontre au hasard, soit avec un mec que je connaissais déjà ou une nouvelle rencontre via l’application jaune et noir. Je faisais aussi pas mal de rencontre dans la vrai vie. La salle de sport était un terrain de chasse idéal. Je continuais également à fréquenter les clubs/sauna libertin.
Le tout pour dire que j’avais forcément au moins un mec le soir et les week-ends c’était au moins une tournante pour moi.
J’avais aussi ouvert un compte Snapchat et un Discord pour y rassembler tous mes contacts dessus. Je postais régulièrement sur ces canaux de communication. J’étais constamment en recherche. Et ça a eu comme conséquence d’atteindre un pic de plus pour moi. J’arrivais rapidement à plusieurs centaines de followers en un peu plus d’une semaine quand même.
Quand je postais une photo en story ou j’étais en centre commercial. Dans les 10 minutes, un mec pouvait me rejoindre et me chercher dans le centre commercial et il terminait par me trouver et me baiser. Cela pouvait être à plusieurs aussi car ils savaient que j’aimais le sexe en groupe.
Cela m’a valu d’être souvent reconnu quand j’étais de sortie. Je passais des fois des nuits à me faire baiser par des mecs dans des endroits que je ne connaissais même pas. Je pouvais même louer des chambres d’hôtel et mettre l’adresse de l’hôtel en story et il y avait du monde qui venait.
Cela pouvait être aussi quand je faisais une simple sortie pour faire mes courses. Je facilement finir dans une cabine d’essayage de l’hypermarché à sucer un mec, dans une voiture à me faire bouffer le cul ou encore dans un local à vélo d’une résidence à me faire prendre par le cul et la bouche. Je passais aussi des nuits dans des parkings où des aires de repos pour faire des rencontres. Et bien évidemment j’avais plein d’autres endroits pour faire des rencontres même en plein air car j’avais aussi un côté exhibitionniste. Le fait est que je n’avais même plus besoin d’aller en club libertin. La ville entière était un club libertin pour moi.
J’en oubliais de manger même le soir du coup pendant 2/3 jours consécutifs, j’en faisais des nuits blanche parce que j’étais occupé avec mes partenaires. J’en faisais même des malaises en journée. Je n’allais même plus à la salle de sport. J’avais perdu mes petits muscles, et j’étais devenu fin après une perte de poids.
Je savais que je me faisais du mal, mais c’était plus fort que moi. Je ne dormais pas la nuit si j’avais pas ma dose journalière de sexe.
Cette addiction devenait un poids de plus en plus important. J’en étais conscient mais pour le coup, je ne savais pas trop ce que je pouvais faire. Cette situation a duré quand même 3 ans. 3 ans où je voyais de moins en moins Thomas aussi et ma famille et mes amis. Je les voyais beaucoup moins.
C’est à mes 27 ans que j’ai eu le déclic. Une connaissance à moi et moi-même étions invités dans une partouze sur Aubagne. Le jour J, j’étais malade, très faible, les jambes qui tenaient à peine debout. Une belle grippe. J’ai dû annuler ma venue du coup et restais chez moi. Mon pote est parti sans moi. J’ai appris malheureusement quelques temps après que c’est au cours de cette soirée qu’il avait eu le vih ainsi que d’autres participants.
Je ne sais pas si c’était ma bonne étoile mais j’étais triste quand même pour mon pote. Depuis peu j’avais décidé de me mettre sous PreP pourtant mais je n’ai pas pu m’empêcher de revoir tout ce que j’avais fais jusqu’à présent. J’ai commencé à me remettre en question. C’était peut être l’électrochoc qu’il me fallait. Après tout ce que j’avais fais avec des mecs dans ma vie. Je m’estimais très chanceux de ne rien avoir eu.
J’ai modifié mes habitudes de manière drastique. Ce n’était pas facile au début. J’ai décidé de me concentrer sur moi même car je me rendais compte que toutes ces années, c’était comme si je m’étais oublié. Ma vie tournait beaucoup trop autour du sexe.
Je voyais des mecs 1 à 2 fois par semaine au début. Je m’interdisais les nouvelles rencontre. J’avais supprimé mes applications de rencontre, mon compte Snapchat, mon Discord. Si je voulais voir un mec, ça devait être uniquement un mec de mon répertoire.
Je n’acceptais que des relations protégés d’ailleurs.
C’était une grande avancée pour moi, mais si sur le papier c’était facile, mais en réalité c’était très dur. J’avais tout le temps des pulsions sexuelles. Je passais après tout d’une dizaine voir vingtaine ou même trentaine de mec par semaine à 1 ou 2 mec. J’avais aussi pris d’autres dispositions comme me remettre au sport sérieusement et pas aller à la salle uniquement pour chauffer des mecs.
Je me suis mis aux jeux vidéos aussi, j’ai décidé de me rapprocher de la famille et mes amis.
Quand j’avais besoin de sexe, je décidais de me faire plaisir seul. Je ressortais mes vieux sex toy que je n’avais plus utilisé depuis des années. En fait, je ne m’étais même plus masturbé depuis des années car je n’en voyais peut être pas l’utilité. J’en avais même pas le temps de toute façon. Je me mettais devant un bon porno gay, j’avais même un Twitter où je regardais et postait régulièrement du porno. Oui je sais … c’est bizarre de me dire que le porno m’a aussi aidé à sortir de mon addiction même si aujourd’hui j’en consomme beaucoup moins.
Mais j’avais aussi une autre occupation pour moins penser au sexe. C’était écrire. Quand j’avais des pulsions, j’allumais mon ordinateur et j’écrivais des récits érotique d’abord sur un site. Puis j’ai découvert sur Twitter/X une page appelée « Confess de Coquins ».
Je me suis mis à écrire quelques récits. Ça me prend un temps fou à écrire car aujourd’hui encore, c’est encore difficile pour moi d’écrire un Français correct sans fautes d’orthographe ou sans fautes de français ou encore les fautes d’accords car le Français reste une langue assez complexe pour moi même après toutes ces années. Mais vous savez quoi … je le remercie aussi de m’avoir permis d’écrire pour lui car il est aussi en partie responsable de ce que je suis aussi.
Je ne suis qu’un follower parmi tant d’autre pour lui mais à mes yeux cette page m’a été d’une grande aide aussi.
Pendant ce temps, je réduisais aussi mes rencontre encore et sans même m’en rendre compte. Je ne voyais un mec que 2 à 3 fois par mois. Pour moi j’étais fier d’avoir repris une vie sexuelle que je trouve normale. J’avais de moins en moins de pulsions. Je me sentais de plus en plus heureux. J’avais de nouveau un corps sportif qui me plaisait, je me sentais socialement épanouis.
Puis un petit jour. Pour être exact le 13 Août 2023, j’ai fais la rencontre de Romain. Ma boucle d’or, ça a été le coup de foudre réciproque. J’avais abandonné l’idée de rencontrer l’amour le vrai. Je m’étais dis que je n’avais pas le droit de rencontrer quelqu’un après le passif que j’ai et puis je me suis dis que personne ne m’accepterais.
Et pourtant, j’avais besoin de tendresse, d’amour, de faire ma vie avec quelqu’un. Et l’idée de finir les jours seuls me rendait un peu triste mais je l’acceptais.
Finalement Romain et moi c’était plus fort que ça, on s’est vu quelques fois puis on a multiplié les rendez-vous. Il m’a accepté comme je suis. On s’est officiellement mis ensemble à la fin de ce même mois. 8 mois aujourd’hui que nous sommes dans notre nuage.